3 questions à Marie-Christine Poussin, chargée d’opérations foncières
Une baroudeuse passionnée de sport… et de politiques publiques. Alliance originale ! Après deux longs voyages autour du globe en famille, Marie-Christine a posé ses valises à Île-de-France Nature. Depuis maintenant 2 ans, elle se réjouit de pouvoir concilier son intérêt pour le droit avec la protection de l’environnement, le tout au service de l’intérêt général. Une synergie efficace dont elle nous partage ici la recette.
Quelles ont été tes motivations et ton parcours pour faire ce métier ?
J’ai grandi entre ville et campagne, entre Neuilly-Plaisance et la Seine-et-Marne où nous avions une maison secondaire dans laquelle nous passions week-ends et vacances, puis à Nice, avant de revenir en région parisienne pour mes études.
J’ai débuté une formation de droit un peu par hasard. Je souhaitais devenir professeur d’éducation physique et sportive. Pour des raisons de calendrier, je n’ai pas pu passer le concours pour intégrer le cursus en région parisienne. J’ai alors entamé une année « pour me faire plaisir ». Très intéressée par l’histoire, le droit et la politique, je me suis inscrite en 1ère année de droit à l’université Paris XIII (Villetaneuse) avant de poursuivre à la Sorbonne. J’ai beaucoup apprécié et j’ai entamé un parcours classique en droit public.
En parallèle de mes études, j’ai occupé plusieurs emplois tournant autour des problématiques foncières : juriste pour un promoteur, gestionnaire de patrimoine, chargée d’opérations foncières au sein de communes… avant de m’octroyer du temps en famille et de partir découvrir le monde.
Pourquoi avoir choisi Île-de-France Nature ?
Les sujets fonciers m’ont toujours intéressée. Le droit de propriété est un droit particulièrement fort, très protégé, avec une dimension humaine marquée et souvent attaché à une histoire familiale. J’ai souhaité mettre en cohérence mes convictions personnelles sur la nécessaire préservation de l’environnement avec mes engagements professionnels, en me détachant des projets urbains…
Je connaissais déjà Île-de-France Nature avant de la rejoindre, notamment à travers la Forêt régionale de Bondy et le projet de la Tégéval. J’adhérais pleinement aux missions d’Île-de-France Nature, dont l’action foncière sert la préservation des espaces naturels compris dans les Périmètres régionaux d’intervention foncière (PRIF). Chance ! Un poste de chargée d’opérations foncières se libérait. J’ai sauté le pas en postulant et j’ai rejoint Île-de-France Nature il y a un peu plus de deux ans maintenant.
Quelles sont tes principales missions au quotidien ?
Le service d’actions foncières se situe en tout début de chaîne des actions d’Île-de-France Nature : sans assise foncière, il est difficile de mener à bien des projets d’aménagement, de gestion ou de préservation.
Mes collègues et moi menons des opérations afin d’assurer, pour le compte de la Région Île-de-France, la maîtrise foncière dans les périmètres sur lesquels Île-de-France Nature intervient : acquisitions à l’amiable, par préemption… Toutes ces procédures juridiques sont liées au droit de propriété et font appel à différents pans du droit (codes civil, rural, de l’urbanisme…).
En relation étroite avec les délégués territoriaux d’Île-de-France Nature qui ont une connaissance fine de leurs territoires, nous effectuons de la prospection foncière. Pour lutter contre le mitage, nous saisissons également des opportunités d’acquisition d’espaces naturels, agricoles ou forestiers dans le cadre de l’exercice du droit de préemption. Lors de nos opérations, nous veillons à maintenir des prix de référence cohérents selon la nature des terres, la surface et la localisation géographique.
Ce qu’il y a de passionnant, c’est que nous œuvrons aussi bien à des échelles microscopiques (nous pouvons acquérir des parcelles de moins de 100 m2) qu’à une échelle beaucoup plus large, pour des projets d’envergure régionale. Nous travaillons par ailleurs sur des temps longs : une acquisition « simple » s’étend sur une année, mais certains projets peuvent mettre plusieurs dizaines d’années pour émerger (par exemple, le Bois Saint-Martin). Parmi les actions foncières que je mène actuellement, trois concernent des projets importants d’Île-de-France Nature : la Tégéval (liaison verte dans le Val-de-Marne), le bois de l’Hurepoix (Essonne) et la Plaine agricole de Montjean (Val-de-Marne).
Il y a dans mon travail une vraie diversité et un aspect humain très marqué : je travaille en transversalité avec l’ensemble des services d’Île-de-France Nature et suis en contact régulier avec divers interlocuteurs externes : communes, Safer d’Île-de-France, départements, notaires, huissiers, commissaires enquêteurs, particuliers…
En somme, un métier polyvalent nécessitant rigueur et empathie et qui me permet de participer, à mon échelle, à la préservation des espaces naturels en Île-de-France.