3 questions à Louise Desmazières, chargée de mission agriculture
Rien ne destinait Louise Desmazières, parisienne de naissance, à se passionner pour l’agriculture. Et pourtant. Aujourd’hui chargée de mission agriculture à Île-de-France Nature, elle surfe entre sorties sur le terrain et gestion administrative des projets. Son leitmotiv : préserver l’agriculture en Île-de-France. Ses convictions : renouveler les générations d’agriculteurs et soutenir les circuits courts et de proximité.
Quelles ont été tes motivations et ton parcours pour faire ce métier ?
Je suis née et j’ai grandi à Paris. Je ne connaissais l’agriculture qu’au travers des paysages hors du commun. Rizières, cultures en terrasses… tout cela me fascinait.
Au lycée, je n’avais pas encore trouvé ma voie mais l’envie d’être utile était prégnante. Ma rencontre avec un membre de ma famille fût le déclic. Ancien agronome, il m’a partagé son expérience, puis j’ai sauté le pas. Mon bac en poche, j’ai étudié pendant deux ans en faculté de biologie où j’ai énormément appris sur le monde du vivant. Ces années universitaires m’ont permis de préparer les concours d’entrée aux écoles d’ingénieurs et d’intégrer par la suite Montpellier SupAgro.
Pourquoi avoir choisi Île-de-France Nature ?
Les sujets étudiés durant mes études d’ingénieur étaient techniques ; je me sentais éloignée du terrain. Trop à mon goût ! Accompagner concrètement des projets agricoles me tenait à cœur. Mais les offres d’emploi présentaient une part administrative importante. J’ai donc pris le statut d’autoentrepreneur pendant quelques mois, le temps d’affiner mes recherches tout en débutant une activité professionnelle auprès d’un bureau d’études.
Je suis tombée sur l’offre d’emploi d’Île-de-France Nature, qui proposait à la fois du suivi de projets sur le terrain et leur gestion administrative. Le tout en Île-de-France.
Je connaissais le potentiel agricole de la région notamment avec les cultures céréalières ; mais je ne soupçonnais pas celui de la ceinture maraichère, ni l’importance de concilier espaces naturels, agricoles et forestiers ! Exploitations en zone péri-urbaine, renouvellement des générations d’agriculteurs, étalement urbain… de nouveaux enjeux auxquels je souhaitais me confronter.
L’approche d’Île-de-France Nature, conciliant gestion des forêts régionales, préservation des terres agricoles, aménagement d’espaces paysagers et préservation de la biodiversité, m’a aussi énormément attiré. Développer une telle transversalité au sein d’une même organisation est assez rare !
Quelles sont tes principales missions au quotidien ?
Une partie de mon travail se passe sur le terrain. Je définis avec les techniciens d’Île-de-France Nature les actions à mener sur une propriété régionale agricole destinée à être louée à un exploitant, telles que l’identification des cultures les plus appropriées aux spécificités du site ou encore la réalisation des travaux d’aménagements.
J’échange régulièrement avec les élus locaux sur les projets agricoles soumis, je recueille leurs avis et je les conseille pour assurer la pérennité du projet.
Je participe également à la réalisation des appels à candidatures qui permettront d’identifier les projets économiquement viables, en phase avec les spécificités des sites et les attentes locales. Pendant cette phase d’instruction, nous collaborons étroitement avec nos partenaires qui sont la Safer d’Île-de-France, la Chambre régionale d’agriculture d’Île-de-France et les Jeunes Agriculteurs d’Île-de-France.
Dans le cadre de ces appels à projets, j’organise des visites de terrain avec les candidats pour leur présenter le site. Une fois le porteur de projet sélectionné, je travaille avec la mission gestion d’Île-de-France Nature pour élaborer les baux ruraux.
S’en suit un accompagnement des agriculteurs dans leur installation, notamment pour les démarches administratives et les éventuels aménagements à faire à leur arrivée.
Ce travail est très stimulant, car ces missions s’intègrent dans une approche globale, alliant les enjeux des autres missions d’Île-de-France Nature (Environnement, Forêts, Paysage…), mais aussi les problématiques du territoire francilien. Un véritable challenge !