Salon de l’agriculture : des retrouvailles attendues
Après une édition 2021 annulée, c’est peu dire que les attentes étaient fortes. Le 58e Salon international de l’agriculture aura réussi le tour de force de ne pas désemplir neuf jours durant, affichant une fréquentation quasi stable par rapport à l’édition précédente malgré la crise sanitaire et les vacances scolaires parisiennes. Avec pour titre Le Salon des retrouvailles, le ton était donné. Île-de-France Nature a bien évidemment répondu à l’appel pour ce rendez-vous immanquable du monde agricole, aux côtés d’Île-de-France Terre de Saveurs, la Chambre d’Agriculture, les Jeunes Agriculteurs et les départements de l’Essonne, des Yvelines, des Hauts-de-Seine et de la Seine-et-Marne, tous réunis sous la bannière de la Région Île-de-France. Neuf jours à l’ambiance effervescente qui ont vu alterner animations à destination du grand public et temps d’échanges avec les acteurs du monde agricole. De quoi permettre au village francilien d’occuper toute sa place dans la plus grande ferme éphémère de France !
Faire reconnaître la place de l’agriculture francilienne
Vérité souvent méconnue, l’Île-de-France est une grande région agricole : 47 % de sa surface est couverte par les terres agricoles ! Elle abrite près de 5 000 exploitations, 4 425 très exactement selon les derniers chiffres du recensement agricole. Un « grenier à blé » de l’Hexagone avec le plateau de Saclay, la Beauce et une partie de la Seine-et-Marne réputés pour les cultures céréalières, mais pas que : les plaines de Chailly en Bière et de Montesson sont propices au maraîchage, l’élevage reste bien présent dans la Brie laitière comme dans l’ouest de la région et les cheptels de volailles et ovins se développent, sans compter la percée récente de la viticulture. Avec un atout de taille : 12 millions de consommateurs au bout des champs, de plus en plus regardants sur la provenance et la qualité de leur alimentation !
Le Pavillon Île-de-France, en cohérence avec le Pacte agricole régional, témoignait de cette diversité des filières agricoles de la région et affichait sa volonté de promouvoir les produits et les savoir-faire de notre territoire. Dégustations de chefs, paniers gourmands à gagner, simulateur de conduite de tracteur… tous les arguments étaient permis pour faire rayonner l’agriculture régionale et Île-de-France Nature n’a pas manqué de jouer son rôle d’ambassadrice. « Notre présence au Salon de l’agriculture s’imposait d’elle-même : nous cherchons à maintenir l’agriculture près des villes pour favoriser la consommation de produits locaux. Cet événement est un excellent moyen de faire connaître la qualité des produits de la région auprès des consommateurs », se félicite Anne Cabrit, Présidente d’Île-de-France Nature.
Favoriser l’installation d’agriculteurs en zone périurbaine
Mais cet enthousiasme ne doit pas cacher les difficultés auxquelles le monde agricole est confronté. Artificialisation des sols, pression foncière en milieu périurbain, mitage des terres agricoles menacent chaque jour un peu plus l’agriculture qui a perdu, en 10 ans, près de 600 exploitations à l’échelle de l’Île-de-France. À cela s’ajoute s’ajoute une part croissante d’agriculteurs qui ont plus de 60 ans et qui peinent à trouver des repreneurs. Pour de futurs agriculteurs, l’accès au foncier reste une difficulté, parfois impossible à surmonter. Ainsi, l’un des enjeux majeurs du secteur agricole francilien concerne l’installation des jeunes agriculteurs.
De nouveaux défis se profilent donc pour garantir aux Franciliens une agriculture pérenne, de qualité et de proximité et ce, bien avant que la situation géopolitique actuelle ne rajoute encore au débat. Île-de-France Nature, au cœur de l’écosystème agricole francilien, se trouve plus que jamais mobilisée autour des perspectives à donner à notre modèle agricole et a profité de sa présence sur le Salon pour multiplier les rendez-vous de travail mêlant agriculteurs, décideurs publics et citoyens engagés.
« Île-de-France Nature gère plus de 2 200 hectares de terres agricoles pour le compte de la Région et assure, en partenariat avec la Safer de l’Île-de-France, une veille foncière sur 17 000 hectares agricoles. Elle est aujourd’hui en mesure de combiner une action en faveur de l’installation à l’échelle de toute l’Île-de-France, avec un dispositif novateur de portage foncier, et une intervention plus ciblée, au travers de périmètres d’intervention foncière, dans les zones en forte tension. Nous continuerons, dans les années qui viennent, à mettre en œuvre les orientations du pacte agricole régional et nous nous battrons pour maintenir des possibilités d’accès au foncier et permettre aux agriculteurs de pouvoir développer leurs activités », a promis Anne Cabrit.
Pour en savoir plus : https://www.iledefrance-nature.fr/terres-agricoles/