Une coopération territoriale à l’échelle de la Vallée de la Seine
Territoires concernés: Moisson, Plaine de Montesson
La Vallée de la Seine : un territoire concentrant des enjeux sociaux, économiques et environnementaux
Recouvrant une partie des régions Normandie (Manche, Calvados, Eure et Seine-Maritime) et Île-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val d’Oise et Yvelines), la Vallée de la Seine est un territoire aussi vaste que la Belgique et aussi peuplé qu’Istanbul ou Moscou (près de 11 millions d’habitants).
Insufflés par la vallée et l’estuaire du fleuve, de nombreux liens se sont naturellement construits entre ces deux régions, se traduisant aujourd’hui par une complémentarité écologique (écosystèmes interdépendants, riches mais fragiles, la Seine étant une continuité écologique d’échelle nationale), économique (sites de production normands et centres de décision franciliens) et touristique (création de parcours articulés à la Vallée de la Seine et au littoral normand, mobilités routières et ferroviaires).
Pour construire l’avenir de ce territoire aux multiples facettes et accompagner les transitions à l’œuvre tant sur le plan démographique que climatique ou sociétal, les projets d’aménagement sont déterminants.
Un partage d’expériences unique à l’échelle de la Vallée de la Seine
L’École nationale supérieure de paysage de Versailles (ENSP) anime le réseau Paysage du Contrat de plan interrégional État-Régions (CPIER) Vallée de la Seine depuis 2015. Ayant vocation à intégrer les projets et les démarches permettant de développer les synergies entre les acteurs de la Vallée de la Seine, ce contrat vise à tirer le meilleur parti environnemental et économique de ce territoire à enjeux.
En partenariat avec l’agence d’urbanisme de la région du Havre (AURH), l’ENSP a souhaité révéler les multiples acteurs mobilisés depuis le lancement du CPIER et valoriser la place du paysage dans les projets d’aménagement, à toutes les échelles, en leur dédiant un ouvrage.
Au-delà de rassembler les différentes connaissances sur la Vallée de la Seine, l’objectif de cette publication est de donner la parole aux acteurs investis et d’inspirer de nouveaux projets, à travers 40 exemples concrets mettant en avant les bonnes pratiques. L’ouvrage vise ainsi à encourager les décideurs à se projeter dans des aventures vertueuses pour leur territoire, fondées sur une collaboration entre habitants et experts afin de mettre en lumière, aménager ou protéger la Vallée de la Seine et faire évoluer son image.
Des actions exemplaires menées par Île-de-France Nature
Parmi les 40 sites mis en exergue dans cet ouvrage figurent la Réserve naturelle régionale de la Boucle de Moisson et la plaine agricole de Montesson, acquises et gérées par Île-de-France Nature pour le compte de la Région. Au travers de deux articles, Île-de-France Nature partage ainsi son expertise et ses pratiques : protection de la biodiversité, conciliation entre l’accueil du public et la préservation de la biodiversité, production agricole de proximité, dynamisation de l’agriculture périurbaine francilienne…
Coup de projecteur supplémentaire sur la Réserve naturelle régionale de la Boucle de Moisson puisqu’à l’occasion de la Rentrée du réseau Paysage 2020 le vendredi 2 octobre à Rouen, l’ENSP a choisi de mettre à l’honneur ce site lors d’une table ronde de présentation de l’ouvrage sur les paysages séquaniens.
Située dans les Yvelines, à l’intérieur de la dernière boucle de la Seine en Île-de-France, cette ancienne carrière, alimentant autrefois le bassin de Paris en matériaux, s’étend sur plus de 300 hectares sur les communes de Moisson et Mousseaux-sur-Seine. Le paysage, marqué par l’extraction de sables jusqu’à la fin des années 1980, est aujourd’hui préservé de toute urbanisation et représente un patrimoine naturel d’une diversité rare en Île-de-France.
Les terres humides et marécageuses, aux sols remaniés suite à leur passé industriel, abritent une faune exceptionnelle : près de 110 espèces d’oiseaux, dont 16 espèces remarquables à l’échelle francilienne (Alouette lulu, Tarier des prés, Œdicnème criard…) et plus de 200 espèces de papillons (Demi-deuil, Mélitée du Mélampre…) ont été recensées. Côté végétation, landes à callunes, pelouses sablonneuses, de thym et de sedum, exceptionnelles en Île-de-France, abritent un cortège d’espèces floristiques rare à l’échelle du bassin parisien.
Île-de-France Nature a pu expliquer en quoi la création de la Réserve naturelle régionale avait profondément transformé le paysage de ce territoire, détaillant les dynamiques de conservation du site pour préserver les écosystèmes en place (observation, restauration, entretien), les actions exemplaires menées et déclinables ailleurs, sans oublier les clés de réussite du projet : les enjeux futurs d’intégration de la réserve au tissu socio-économique et d’appropriation du site par le public.
Un temps précieux de partage d’expériences, au service de la coopération territoriale à l’échelle de la Vallée de la Seine !
Sources :
https://www.vdseine.fr/territoire.html
https://www.vdseine.fr/ressources/reseau-paysage.html
http://www.ecole-paysage.fr/site/publications_fr/publications_ensp_et_actes_sud.htm
http://www.ecole-paysage.fr/site/ensp_fr/Rentree-du-reseau-paysage-2020.htm