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Feux de forêts et de végétation : ayons les bons réflexes

Feux de forêts et de végétation : ayons les bons réflexes

La prévention et la lutte contre les feux de forêt sont devenues une une priorité. Le pays doit se préparer à une augmentation du risque de feux de forêt en raison notamment du réchauffement climatique. D’ici à 2050, les estimations annoncent une augmentation des surfaces brûlées de 80%, une période à risque trois fois plus longue (qui comprendra l’hiver) et une multiplication des incendies de végétation et de terres agricoles, y compris dans les zones péri-urbaines. De plus, les activités humaines jouent un rôle prépondérant dans le déclenchement des 3 000 à 4 000 incendies qui ravagent les forêts en France. Le risque se déplace progressivement du sud vers le nord, ce qui expose désormais des régions comme l’Île-de-France à un risque plus élevé. Île-de-France Nature, qui gère de vastes étendues forestières publiques pour le compte de la Région Île-de-France, se mobilise aux côtés des services d’incendie et de secours ainsi que des décideurs publics pour renforcer la lutte contre les feux de forêt, sensibiliser les usagers, rappeler les bonnes pratiques mais aussi les obligations et les interdictions en vigueur.

Le saviez-vous ?

  • 9 feux sur 10 sont d’origine humaine dont une très large majorité due à l’imprudence humaine (chantiers de travaux publics, activités agricoles, câbles électriques, mégots de cigarettes, barbecues, incendies de véhicules…)
  • 3 des plus grands incendies ayant touché la France ces 40 dernières années se sont déclenchés en 2021 et 2022
  • 7 Les incendies ravageurs démarrent de plus en plus tôt, 20 000 hectares de surface avaient déjà brûlé fin mai 2023 ;
  • 8 600 largages d’eau effectués par bombardiers en 2022 (contre 3 600 en 2021)

En cas de sécheresse, de canicule ou de vent fort, un mégot mal éteint jeté depuis une fenêtre de voiture ou en bord de route, une étincelle dans un champ ou un jardin peut suffire à dévaster des hectares de forêt et de végétation en quelques minutes seulement. Un simple geste peut détruire des habitations, des entreprises et des campings, menacer des vies humaines, avoir de graves conséquences sur la nature et tuer des animaux. La prévention et la sensibilisation jouent donc un rôle crucial.

Comment éviter les départs de feu ?

Feu et barbecue
Les barbecues, feux d’artifices ou tout emploi du feu sont interdits en forêt. J’organise les barbecues chez moi, sur une terrasse et loin de la végétation qui peut s’enflammer.

Gare aux étincelles
Les travaux agricoles et forestiers
pouvant générer des étincelles (broyeurs, débroussailleuses, tronçonneuses à moteur, soudeuses, etc.), je réalise mes travaux loin de la pelouse et
des herbes sèches et je prévois un extincteur à portée de main en cas de départ de feu. 

Cigarette et mégot
Je ne fume pas
en forêt. Je jette mes mégots dans un cendrier. La loi pose désormais l’interdiction de fumer dans les bois pendant la période à risque comme une obligation légale.

Débroussaillement
Avant l’été, je débroussaille autour de ma maison : je fauche la végétation basse et j’élague les arbres pour éviter qu’ils ne se touchent.

Plus d’infos : https://www.ecologie.gouv.fr/feux-foret-et-vegetation

Que faire en cas de départ de feu ?

Alerter
Témoin d’un début d’incendie, je donne l’alerte en appelant le 112, le 18 ou le 114 (numéro d’urgence pour les personnes sourdes ou malentendantes) et
localisez le départ de feu.

Se protéger
Je me mets à l’abri dans une habitation débroussaillée en attendant l’intervention des secours. La voiture n’est pas un abri
sûr car elle pourrait brûler.

S’informer
Je reste informé de la situation et me conforme aux consignes des secours ou de la mairie.

Période à risque : préparez vos sorties en forêt

Avant de se rendre en forêt pendant la période à risque, il est essentiel de prendre certaines précautions. Il est recommandé de se renseigner sur le site internet de votre préfecture ou de votre mairie, de consulter la météo des forêts, de planifier son itinéraire et d’informer un proche de sa localisation. L’accès et la circulation dans les bois, forêts, landes, garrigues peuvent être déconseillés, voire interdits, aux véhicules et aux piétons.

La « Météo des forêts », un nouvel outil de prévention et d’information

Depuis le 1er juin 2023, Météo France publie la « Météo des forêts » pour informer les Français sur le niveau de danger de feu en métropole. Une carte indique chaque jour le niveau de danger de feu par département pour le lendemain et le surlendemain.

Danger très élevé (rouge)

Les conditions météorologiques rendent le risque de départ et de propagation de feux de forêt et de végétation très élevé comparativement aux normales estivales.

Danger élevé (orange)

Les conditions météorologiques aggravent significativement le risque de départ et de propagation de feux de forêt et de végétation comparativement aux normales estivales.
Le risque de feux peut être localement très élevé.

Danger modéré (jaune)

Les conditions météorologiques n’aggravent pas significativement le risque de départ et de propagation de feux de forêt et de végétation comparativement aux normales estivales.
Le risque de feux peut être localement élevé.

Danger faible (vert)

Les conditions météorologiques prévues et les dernières précipitations atténuent le risque de départ et de propagation de feux de forêt et de végétation.

Objectif  du dispositif ? Informer et sensibiliser les Français au risque de feux. Il est recommandé de consulter régulièrement les bulletins météorologiques spécifiques aux forêts pour prendre des décisions éclairées lors des sorties en nature.

Consulter la Météo des forêts.

Atlas du risque incendie, Cigarette, débroussaillement : la réglementation évolue

Face à l’urgence de la situation, la réglementation concernant les feux de forêt est en constante évolution. Ainsi, en réaction aux incendies exceptionnels de 2022 et aux épisodes de sécheresses de plus en plus courant, une nouvelle loi a été promulguée le 10 juillet 2023 afin de renforcer la prévention des feux de forêt et la responsabilisation de chacun. Le texte comprend diverses mesures, telles que : 

  • l’élaboration d’une stratégie interministérielle et territoriale de défense des forêts
  • la mise à disposition d’une carte analysant la sensibilité du territoire au danger prévisible de feu de forêt et de végétation
  • une meilleure intégration du risque d’incendie dans la gestion des forêts
  • des obligations légales de débroussaillement
  • l’interdiction de fumer dans les bois pendant les périodes à risque

Attention : Dans les cas les plus graves entraînant la perte de vies humaines, les sanctions pénales pourraient atteindre jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende. Cette évolution vise à dissuader les comportements négligents et à sensibiliser davantage le public sur les risques liés aux feux de forêt.

L’article 31 a été complété pour inclure explicitement
le jet de mégot parmi les causes pouvant
« provoquer involontairement l’incendie des bois et forêt ».

Consulter la loi du 10 juillet 2023 visant à renforcer la prévention et la lutte contre l’intensification et l’extension du risque incendie

Forêts régionales d’Île-de-France : des mesures de protection renforcées

Vérité méconnue, les forêts et espaces paysagers représentent près de 25 % de la surface de la région Île-de-France, soit autant que les espaces urbanisés en Île-de-France ! Grâce aux actions foncières menées par l’Agence, la Région Île-de-France est le deuxième propriétaire public d’espaces verts et boisés (après l’État) avec 40 forêts sur plus de 10 000 hectares.

Conformément à la stratégie nationale, Île-de-France nature contribue à la lutte contre les feux de forêt en assurant :

  • Une gestion durable de la forêt
  • La sensibilisation et responsabilisation des usagers
  • Le déploiement d’affichages éphémères
  • L’intensification de la surveillance et de la collaboration avec les SDIS et la BSPP
  • La mobilisation de tous les acteurs régionaux de la filière bois/forêt

L’agence est en veille et applique immédiatement les prescriptions émanant des arrêtés préfectoraux sur les départs de feu. Ce faisant, les règlements intérieurs portant sur la fréquentation des forêts régionales viennent d’être révisés. Ces règlements intérieurs font l’objet d’une validation préfectorale afin de pouvoir servir de base pour la rédaction de procès-verbaux en cas d’infraction.

Risques incendie (extrait du règlement intérieur des forêts régionales)

Les « espaces sensibles » désignent les bois, forêts, milieux ouverts intra forestiers, plantations, reboisements, landes, ainsi que les prairies herbacées. Ils constituent des formations ligneuses combustibles dont sont exclus les vergers régulièrement entretenus. Ainsi, tous les espaces naturels régionaux hors bâti et espaces agricoles sont considérés comme espaces sensibles. Toute l’année, il est interdit de porter ou d’allumer du feu à l’intérieur et jusqu’à une distance de 200 mètres des espaces naturels régionaux. Cette interdiction ne s’applique pas aux habitations, à leurs dépendances ainsi qu’aux chantiers et installations de toute nature, dès lors qu’ils respectent les prescriptions légales qui leur sont applicables. Les feux qui peuvent y être allumés doivent être entourés de toutes les précautions nécessaires et suffisantes pour prévenir leur propagation vers les espaces sensibles. Cette interdiction s’applique à tous les feux y compris les feux d’artifices et feux festifs (feux de la St Jean, fêtes patronales, feux de joie, carnaval, feux de camps…) à l’intérieur et jusqu’à 200 mètres des espaces sensibles. Les jeux avec matières inflammables, les feux de toute nature ainsi que les barbecues sont interdits. L’incinération des végétaux sur pieds est interdite à l’intérieur et à moins de 200 mètres des espaces sensibles. Il est interdit à toute personne de fumer, de jeter des objets en ignition, dans les espaces sensibles y compris sur les voies publiques qui les traversent et leurs abords, dans la période à risque pour les feux (du 1er avril au 31 octobre).

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« Retour de la nature en ville » : l’Appel à manifestation d’intérêt

« Retour de la nature en ville » : l’Appel à manifestation d’intérêt

Île-de-France Nature est une agence aux moyens renforcés pour agir au service de la préservation du patrimoine naturel et du cadre de vie des Franciliens. Elle travaille main dans la main avec l’Institut Paris Région et les services de la Région pour aller au contact des maires. L’objectif ? Les sensibiliser au potentiel de leur territoire en matière de renaturation et les aider à concrétiser leurs projets, avec un défi de taille : désimperméabiliser 5 000 ha et requalifier 2 000 ha de friches urbaines d’ici 2030. Pour identifier au plus vite les projets des communes et intercommunalités, Île-de-France Nature lance un Appel à manifestation d’intérêt, répondant ainsi à une forte attente des acteurs locaux dans ce domaine.

Renaturer les villes

En replaçant la nature au cœur des politiques de la ville, l’objectif de la Région Île-de-France est de rétablir des cycles naturels perturbés par des décennies d’artificialisation et d’accroître les surfaces urbaines ayant une fonction écologique. La renaturation du territoire est aussi un enjeu de santé et d’égalité, particulièrement dans les zones carencées en espaces verts, où les Franciliens n’ont pas accès – ou de manière insuffisante – à des espaces verts et boisés de proximité. Enfin, avec la création d’îlots de fraîcheur, la renaturation est aussi une première réponse face au dérèglement climatique.

La stratégie de renaturation de la Région répond donc à trois enjeux majeurs :

  • La reconquête de la biodiversité,
  • L’amélioration de la santé et du cadre de vie,
  • L’adaptation au changement climatique.

Appel à manifestation d’intérêt

Afin d’identifier dès maintenant les projets prêts à émerger, Île-de-France Nature lance un Appel à manifestation d’intérêt permettant aux communes et intercommunalités de bénéficier d’un financement de leurs études pré‑opérationnelles et d’un accompagnement dans la réalisation de leurs projets, qui pourra s’appuyer sur les dispositifs d’aides de la Région (Plan vert régional, aide à la création d’îlots de fraîcheur et de toitures végétalisées, Plan friches…).

Une liste de 145 communes prioritaires a d’ores et déjà été établie, couplant des critères de reconquête de la biodiversité, d’adaptation au changement climatique et d’amélioration du cadre de vie avec une volonté manifeste d’agir pour la renaturation.

Mais pour aller plus loin et accélérer le reverdissement de notre Région, Île-de-France Nature souhaite s’emparer d’autres zones à enjeux. L’Appel à manifestation d’intérêt s’adresse donc à toutes les communes et intercommunalités d’Île-de-France désireuses de mener un projet de renaturation sur leur territoire, et a fortiori aux quelque 935 communes carencées en espaces verts.

Vous êtes intéressés ? Faites nous parvenir rapidement votre candidature ! Les dossiers sont à adresser via le formulaire ci-dessous avant le 15 mars 2023.

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Concours « Arbre de l’année 2022 » : le plus vieil arbre de Paris représente l’Île-de-France

Concours « Arbre de l’année 2022 » : le plus vieil arbre de Paris représente l’Île-de-France

Parmi les 62 candidatures reçues cette année, c’est le Robinier faux-acacia, voisin de Notre Dame de Paris, qui a eu la préférence du jury francilien réuni en septembre dernier pour sélectionner le candidat régional. Il portera donc les couleurs de l’Île-de-France en concourant aux côtés des 13 autres spécimens exceptionnels de métropole et d’Outre-Mer au « Prix du public » de l’« Arbre de l’année 2022 ». Le vote du public est désormais ouvert. Jusqu’au 4 janvier 2023, soutenez le lauréat francilien en votant sur www.arbredelannee.com

Un grand vieillard appuyé sur sa canne

Situé dans le square Viviani, au cœur de Paris, ce voisin de Notre Dame de Paris aurait été planté il y a plus de 400 ans. Il est connu pour être le plus vieil arbre de la capitale, mais aussi le premier Robinier introduit en France. Du fait d’événements violents, d’incendies et de guerres, l’arbre est un sujet penché, anciennement brûlé. Voué à dépérir par une chute fatale, il a été sauvé grâce aux habitants, lui ayant apposé une poutre de rétention contre le tronc, il y a plus de cent ans.

Aujourd’hui, ce grand vieillard appuyé sur sa canne fleurit tous les printemps et traverse les années sur un rythme de croissance très ralenti, à la manière des bonzaïs. Il ne cesse d’étendre ses branches et émet depuis ses racines de nouveaux individus. Ces jeunes arbres dénommés « drageons » en botanique, sont destinés à prendre sa succession et poursuivre sa vie ! Tout près de Notre Dame de Paris qui elle aussi revient du feu !

Il n’en fallait pas davantage pour séduire le jury francilien réuni pour déterminer son champion régional. Constitué notamment d’ Île-de-France Nature, de Terre Sauvage, de l’ONF et de l’association A.R.B.R.E.S. , ce jury a tenu compte des caractéristiques naturalistes et esthétiques des arbres candidats, mais aussi de leur histoire, de leur valeur culturelle ou encore symbolique.

Coup de cœur pour un grand chêne

Au vu de la qualité des candidatures présentées cette année, le jury francilien a souhaité décerner un prix « Coup de cœur » au grand chêne pédonculé de Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne (94). Datant des années 1600, ce vieux chêne est aujourd’hui menacé par un projet de construction immobilière. Associations, citoyens et personnalités sont les gardiens de ce géant et se mobilisent aujourd’hui encore pour qu’il soit préservé. Un prix « Coup de cœur » contribue à le mettre en valeur.

Le grand chêne pédonculé de Saint-Maur-des-Fossés © Denis Laurent

Le prix du public est entre vos mains !

Découvrez les Arbres nominés, votez pour votre arbre préféré.